Taedium Vitae

Taedium Vitae

mercredi 25 février 2015

Encre de Chine

 
 
Il y a parfois des échos qui, par hasard ou par destin, peu importe, retombent jusque dans nos mains, gardant pour eux le mystère de leur provenance. Des écrivains obscurs dont on ignore tout, mais où l'on devine les traits et l'idiosyncrasie. C'est le cas de ce tout petit livre d'aphorismes, Vu par la petite fenêtre , de cet écrivain chinois du XVIIe siècle nommé Wu Congxian. En lisant, on imagine le sage être seul et chiquer ses déceptions, se retirer de la foule et regarder par sa petite fenêtre qui représente le lien de sa conscience contemplative avec l'extérieur, ce qui n'est pas superflu lorsqu'on veut écrire sincèrement. 
 
 
«Il n'y a pas grand-chose à dire aux autres, les poissons savent d'eux-mêmes si l'eau est froide ou chaude. Nous avons bien des sujets de mécontentement, mais la nature se moque de savoir si les fleurs s'ouvrent ou tombent.»
 
«Un caractère solitaire se lie difficilement, mais si cela se produit, il est d'une fidélité à toute épreuve. Un caractère jovial se fait aisément des amis, mais il s'en lasse aussi vite qu'il s'en entiche. Aussi l'honnête homme préfère-t-il être indépendant et dur envers lui-même plutôt que domestiqué comme un poisson ou un oiseau.»
 
« Devant l'ineffable beauté d'un paysage, on ne peut que soupirer. Devant l'inexorable inconstance des gens, il ne reste qu'à pleurer.»
 
 

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