Taedium Vitae

Taedium Vitae

mardi 31 mars 2015

Otto Weininger en savait beaucoup, beaucoup trop...


 
 
«L'homme de génie est celui qui sait tout sans avoir rien appris.» 
 
Otto Weininger dans Sexe et Caractère
 


samedi 28 mars 2015

La femme est l'essence de l'homme

 

«Don Juan est néo-platonicien. Devant un visage de femme il entre en contemplation. Son amour, c'est l'éros platonicien. Ce qu'il aime, ce n'est pas telle femme particulière, mais une féminité archétype dont chaque femme porte un reflet toujours incomplet. Don Juan rechercher l'essence. Ce qu'il appelle aimer, c'est quitter chaque femme particulière pour partir en quête de cette beauté à laquelle il est fidèle.»

Claude Tresmontant dans Essai sur la pensée hébraïque


Claudia Cardinale, la plus complète des incomplétudes

 
 

mardi 24 mars 2015

L'intransigeance de Spengler



«L'homme créateur a outrepassé les bornes de la Nature et, avec chaque nouvelle création, il s'en écarte toujours de plus en plus, et devient de plus en plus son ennemi. C'est cela son ''histoire mondiale'', l'histoire d'un fossé fatidique se creusant toujours plus profondément entre le monde de l'homme et l'univers : histoire d'un rebelle qui a grandi jusqu'à lever la main sur sa mère. (...) Toutes les grandes cultures sont des défaites. Des races entières subsistent, intérieurement broyées et anéanties, tombées dans la déchéance spirituelle et la stérilité, tels des cadavres jonchant le champ de bataille. La lutte contre la Nature est sans espoir : et pourtant elle sera poursuivie jusqu'à la fin

Oswald Spengler dans L'homme et la technique

Joubert, en passant par là...

 
 
«Vivre sans ciel...»

«Et la plus terrible, la plus horrible des catastrophes imaginables, la conflagration de l'univers, que pourra-t-elle être autre chose que le pétillement, l'éclat et l'évaporation d'un grain de poudre à la chandelle?»

« Locke dit :
que 'les maximes n'éclairent pas'. - Non, mais elle guident, elles dirigent, elles sauvent aveuglément. C'est le fil dans le labyrinthe, la boussole dans la nuit.»

Joubert dans Maximes et autres pensées remarquables des moralistes français

samedi 21 mars 2015

Et l'âme?

«On ne ramènera jamais les manifestations de notre âme aux propriétés brutes des appareils nerveux pas plus qu'on ne comprendra de suaves mélodies par les seules propriétés du bois et des cordes du violon qui sont nécessaires pour les exprimer.»

Claude Bernard cité par Jean Bernard dans Et l'âme? demande Brigitte

mercredi 18 mars 2015

Le réel : pour quoi faire?

Homo-patho-spéculus en pleine crise délirante.





«En poursuivant l'éternité marchande , les modernes se jettent dans un monde de fantômes. L'irréalité s'impose et, un jour, c'est la vraie vie qui paraît inconcevable.»

François Bott dans Traité de la désillusion

 

mardi 17 mars 2015

Du renouvellement de la bêtise

Stefan Zweig se suicidant avec sa femme le 22 février 1942 au Brésil, jugeant que la farce avait assez duré.

 
Dans son remarquable livre autobiographique, Le monde d'hier, à la fois confessionnelle et strictement réaliste, Stefan Zweig nous peint une époque, la sienne, qu'il a observée, vécue, incisée. Celle qu'on oubliera bientôt car l'homme est toujours occupé à élaborer le désastre et surtout, ne gagne rien à se remémorer l'horreur. Dès lors, les frasques d'une civilisation proviendraient-elles de sa jeunesse? :
 
«C'est le propre de la jeunesse que de ne pas souhaiter recevoir des conseils de douceur, de scepticisme. Le doute lui devient obstacle, car elle a besoin de foi et d'idéaux pour donner libre cours à l'impétuosité qu'elle porte en elle. Et même la plus radicale, la plus absurde des illusions, pour peu qu'elle l'enflamme, aura à ses yeux plus d'importance que la plus sublime sagesse, qui affaiblit la force de sa volonté.»
 
 

dimanche 15 mars 2015

La chine à la rescousse de mon cafard

 

Après une soirée ennuyante, rétamé par le cafard, en mauvaise compagnie, avec des gens mauvais d'esprit, il arrive qu'on puisse être réchappé momentanément par les hommes du IXe siècle :

«Adeptes, voulez-vous voir les choses conformément à la Loi? Gardez-vous seulement de vous laisser égarer par les gens. Tout ce que vous rencontrez, au dehors et même au dedans de vous-même, tuez-le. Si vous rencontrez  un Buddha, tuez le Buddha! Si vous rencontrez un patriarche, tuez le patriarche! Si vous rencontrez un Arhat, tuez l'Arhat! Si vous rencontrez vos père et mère, tuez père et mère! Si vous rencontrez vos proches, tuez vos proches! C'est là le moyen de vous délivrer, et d'échapper à l'esclavage des choses; c'est là l'évasion, c'est là l'indépendance!»

Lin-Tsi dans Les entretiens de Lin-Tsi (Paul Démiéville)

vendredi 13 mars 2015

Simone Weil et l'âtman


«Comme les Hindous l'ont vu, la grande difficulté, pour chercher Dieu, c'est que nous le portons au centre de nous-mêmes. Comment aller vers moi? Chaque pas que je fais me mène hors de moi. C'est pourquoi on ne peut pas chercher Dieu.

Le seul procédé, c'est de sortir de soi et de se contempler du dehors. Alors, du dehors, on voit au centre de soi Dieu tel qu'il est.

Sortir de soi, c'est la renonciation totale à être quelqu'un, le consentement complet à être seulement quelque chose.»
 
Simone Weil dans La connaissance surnaturelle

mardi 10 mars 2015

Le logos humilié



«Nous n'avons rien contre la 'raison' - pourvu qu'on sache qu'elle est une connaissance de l'insoluble et une organisation de l'atroce.»

Mario Andrea Rigoni dans Variations sur l'impossible

dimanche 8 mars 2015



«(...) c'est chose bien uniforme que l'espèce humaine! La plupart des hommes perdent la plus grande partie de leur existence à travailler pour vivre et le peu de temps libre qui leur reste les angoisse au point qu'ils cherchent tous les moyens de s'en libérer : Ô destinée de l'homme!»

Goethe dans Les souffrances du jeune Werther

jeudi 5 mars 2015

La grâce d’avoir lu Pascal



«En écrivant ma pensée, elle m'échappe quelquefois, mais cela me fait souvenir de ma faiblesse, que j'oublie à toute heure. Ce qui m'instruit autant que ma pensée oubliée, car je ne tiens qu'à connaître mon néant.»

Pascal dans Pensées

Silence encadré (2)



mercredi 4 mars 2015

Leopardi à l'école subitiste de Huineng



«Un homme à l'imagination vive et puissante, accoutumé à la pensée et à la réflexion, peut découvrir dans un moment extraordinaire et fugace de vigueur corporelle, d'enthousiasme, de désespoir, de très vives douleurs ou de quelques autres passions, ''en larmes'', dans un état, en somme, proche de l'ivresse, de la fureur, etc., des vérités que la raison pure , froide et géométrique ne découvrirait pas en plusieurs siècles.»

Leopardi cité par Mario Andrea Rigoni dans La pensée de Leopardi

mardi 3 mars 2015

Eli, Eli, lama sabachthani?


Dans son essai Quel dose de vérité les philosophes peuvent-ils supporter?, l'allemand Rüdiger Safranski nous livre ce qui a été jusqu'ici de plus juste au sujet de l'extraordinaire entreprise métaphysique de l'homme :

«L'ultime message de la métaphysique est toujours: pourquoi avez-vous peur, vous n'êtes pas seuls, vous êtes englobés de toutes parts par un grand ordre qui vous porte! La métaphysique est une protestation contre la monstrueuse indifférence des espaces vides et des tourbillons de la matière. Elle croit à la lisibilité du monde, à un texte déchiffrable.»


lundi 2 mars 2015

L'acte désintéressé

 


«Lorsque le champ de conscience se rétrécit jusqu'à la suppression du passé, de l'avenir, de tout ce qui n'est pas l'instant présent, instant réduit alors à une sorte de point, alors peut naître l'acte qui n'est plus relié à rien - et pas même à son auteur.»

«Les actes d'un homme peuvent être radicalement différents de ses pensées et de ses sentiments, ils peuvent même être en contradiction avec eux, sans que cet homme manque pour autant de sincérité.»